samedi 18 décembre 2010

Sexy pour mon mari

Dès qu'on publie un blog, on est curieux d'en connaitre le lectorat. Au-delà des éventuels commentaires laissés par des habitués plus ou moins fidèles, on aimerait bien savoir qui vient nous lire et pourquoi. Après tout, si écrire est une entreprise de séduction, il est logique d'en vouloir tirer le bilan (d'entreprise, vous suivez?). Mais fort heureusement, et n'en déplaise à certain saligaud, Internet permet encore d'assurer un anonymat relatif à ses utilisateurs.

Il existe tout de même des outils qui renseignent le tenancier de blog sur l'étendu de son audience. À défaut de renseigner sur le pédigrée exact des lecteurs, ces outils donnent leurs situations géographiques (qui) et l'intitulé éventuel de leurs requêtes (pourquoi). Donnant en outre des statistiques de connexion en termes de quantités, ces données s'assimilent plus à un compte de résultats qu'à un bilan.

Ce matin, jetant un œil sur mon "compte de résultats", je remarque qu'une internaute du Luxembourg a atterri, hier en début de soirée, sur mon blog après avoir entré "comment s'habiller sexy pour mon mari" sur Google images.


Ne me souvenant pas avoir jamais écrit quoi que ce soit sur l'art et la manière de s'habiller de la sorte, j'ai alors moi-même retranscris la sulfureuse requête dans le fameux moteur de recherche en limitant les résultats aux seules images et effectivement:


Google était déjà mon ami (ainsi que Wikipedia, qui me permet de dissimuler mon inculture), mais là, je suis scotché! J'écris "Corpiño" dans mon article et ce coquin de Google l'interprète comme une des meilleures manières de réveiller la libido d'un mari. (Il faut reconnaitre qu'on ne peut pas non plus lui donner entièrement tort).

Quoi qu'il en soit, je ne peux m'empêcher d'imaginer mon éphémère lectrice luxembourgeoise cherchant fébrilement l'accessoire érotique qui la rende encore plus désirable, débarquer sur le blog d'un quinqua chauve qui raconte ses états d'âme quand il ne montre pas son cul.

Si par le plus grand des hasards elle revenait un jour, je voudrais qu'elle sache que je la félicite, que j'espère que son entreprise de séduction (pas son blog, hein, vous suivez toujours?) fut couronnée de succès et que si le modèle qui a attiré son attention l'intéresse toujours, elle a encore le temps de le faire venir de Barcelone (publicité gratuite et désintéressée) pour une torride nuit de la Saint Sylvestre!


Je terminerai en remarquant que si certains attirent le chaland déséquilibré avec des articles écœurants traitant de pain dans les pissotières, d'autres ont une image "glamour" qui charme les lectrices romantiques, fussent-elles luxembourgeoises. On a le lectorat qu'on mérite. :-)

mercredi 15 décembre 2010

Amour, statistiques et discrimination

Quels sont nos critères de choix au moment d'élire notre partenaire sentimentale? Je prétends que nous n'en savons rien dans la plupart des cas et ce d'autant plus que nous sommes jeunes et inexpérimentés. C'est d'ailleurs cette ignorance qui permet le fameux "coup de foudre", et… les désillusions qui le suivent souvent parfois. Je n'ai pas l'ambition (et encore moins la capacité) d'expliquer le phénomène mais je constate que dans cette situation, ne pas savoir ce que nous voulons ne nous empêche pas de le désirer fortement. Je suis persuadé que c'est l'instinct de reproduction qui nous pousse, en marge de la reproduction, à former des couples plus ou moins bien assortis. L'un des protagonistes brûle d'amour, l'autre se laisse convaincre et c'est parti pour une relation dans laquelle, comme le dirait Honoré de Balzac il y en aura un qui souffrira et l’autre qui s’ennuiera.


Une fois mort le couple et mortes les illusions qui allaient avec, si l'histoire fut suffisamment longue pour avoir accumulé de l'expérience et surtout si le mélange hétérogène a laissé ses fruits sous forme d'une progéniture, une fois l'instinct de reproduction satisfait, donc, nous devrions enfin avoir les idées claires et pouvoir dessiner en connaissance de cause le profil d'un "autre" idéal. Mais selon la formule consacrée, si dorénavant nous savons bien ce que nous ne voulons pas, nous ne savons toujours pas précisément ce que nous voulons. Nous allons donc continuer à procéder par élimination pour dresser le portrait robot de l'être cher souhaité mais en rajoutant des critères disqualifiants supplémentaires correspondant aux défauts rédhibitoires que nous avons pu rencontrer chez nos ex.

En fait, nous discriminons purement et simplement, et plus nous avons d'expérience, plus nous discriminons et, logiquement, plus nous discriminons plus nous réduisons nos chances de trouver.

Prenons un exemple au hasard: Imaginons un sujet mâle, divorcé, la petite cinquantaine, et vivant en Île-De-France avec ses deux enfants majeurs.

1ère discrimination: Notre sujet se méfiant des trop grandes différences d'âges dans le couple se limitera aux femmes âgées de 45 à 49 ans, ce qui représente tout de même 2.213.590 femmes de notre beau pays (Population par sexe et âge détaillé au 1er janvier 2010. Insee téléchargeable ).


2nde discrimination: "Loin des yeux, loin du cœur!" Notre sujet délimitera son terrain chasse aux contours de l'Île-De-France. Cette région compte 11.598.866 habitants, soit 18,47% des 62.793.432 habitants du pays.
Par conséquent, le cheptel présent sur le terrain de chasse de notre sujet se réduira à 18,47% des 2.213.590 femmes dénombrées au chapitre précédent, soit : 408.882 femmes.


Terrain de chasse


3ième discrimination: Déjà père de deux enfants enfin majeurs, notre sujet ne tient pas du tout à se lancer dans une nouvelle paternité. Or il sait par expérience qu'une femme n'ayant pas eu d'enfant va en vouloir (toujours l'instinct de reproduction) avant que la ménopause ait mis un terme final à ses espoirs. Il recherche donc une femelle de l'espèce vivant seule et ayant déjà procrée.
En recoupant ces deux tableaux, on arrive à déterminer que ces femmes représentent 9,2% des 22.295.753 femmes françaises adultes (je n'ai pas écrit "majeures").
Soit ramené à notre cheptel de 408.882 femmes, un résultat de 37.617 femmes seules qui ne casseront pas les pieds de notre sujet avec leur désir de maternité.


Il y a un temps pour tout...


4ième discrimination: Plus de 37.000 femmes, c'est énorme me direz vous. Oui mais voilà, sur toutes ces femmes qui, je vous le rappelle, sont âgées de 45 à 49 ans, combien sont physiquement attractives? La plupart des femmes vieillissent mal et notre sujet n'est tout de même pas prêt à se taper n'importe quel laideron! Vous croyez que j'exagère? Faites un test dans un espace public, gare, rue, supermarché, et vous verrez que sur vingt femmes de cette tranche d'âge, vous aurez de la chance si vous en trouvez une potable. Allez, une sur vingt c'est bien payé et ça nous donne 5% de nos 37.617, soit 1.881 femmes, ce qui est encore considérable.


5ième discrimination: Nous sommes ici à la recherche d'une partenaire sentimentale et pas d'un simple "coup d'un soir". Il faudra donc que la belle ait aussi un niveau intellectuel en adéquation avec celui de notre sujet. Or dans notre exemple, il semblerait que le sujet ait un QI supérieur à 130. Ça n'a l'air de rien dit comme ça mais dans ce cas, il n'y a que 1,93% des femmes qui pourraient traiter d'égal à égale avec lui sur ce terrain ce qui, appliqué à 1.881 candidates, ne laissent que 36 élues. Ça rigole moins là!


Comme le dit mon gourou, Philippe, "le génie est masculin!"


6ième discrimination: Encore une, allez vous penser? Oui encore une discrimination, mais celle-ci n'est pas du fait de notre sujet. S'il est raisonnable d'admettre que seulement 5% des femmes de cette tranche d'âge sont physiquement attractives pour notre sujet, rien ne garanti que lui-même plaira à ces femmes. Pour ne pas sombrer dans la misogynie la plus primitive (pas du tout mon genre...), il serait donc juste d'estimer que réciproquement, il ne plaira qu'à 5% de ces 36 femmes soit… seulement 2 femmes physiquement et intellectuellement compatibles dans toute l'Île-De-France.


Finalement, il trouvera plus facilement une conne avec des gros nichons!

dimanche 12 décembre 2010

Chimp's brain

Mon texte précédent est certainement tendancieux (et d'ailleurs, ce n'est pas mon texte). La vision cauchemardesque de la femme au travail à l'extérieur est aussi exagérée que la vision idyllique de la femme au foyer. Avant de récolter les légumes du jardin il a fallu passer des heures à y travailler et si les unions duraient plus dans le passé, cela ne signifie nullement qu'elles étaient synonymes de bonheur (ni pour l'un, ni pour l'autre, soit dit en passant).

Pour autant, ce texte n'est pas totalement exempt de certaines vérités, à mes yeux tout au moins:

1°/ Le statut de la femme au foyer a été dévalorisé au point qu'il donne une image de gourde ou de feignante aux femmes "inactives". Pourtant un foyer bien tenu est le fondement d'un couple harmonieux et même si certaines tâches ménagères peuvent être confiées à un prestataire extérieur, ce dernier ne remplacera jamais la "maitresse de maison". Il pourra rendre votre demeure propre et ordonnée, mais jamais chaleureuse. Toutes choses égales par ailleurs, un homme préfèrera de loin une femme sachant mitonner un petit plat plutôt qu'une dirigeante over-bookée.

2°/Les rôles respectifs des hommes et des femmes se sont sérieusement compliqués au fur et à mesure de l'émancipation de ces dernières. Pour reprendre les usages de la novlangue actuellement en vigueur, c'est une situation perdant-perdant. En reproduisant les comportements masculins, les femmes en ont aussi récupéré les tares. Leur consommation d'alcool et surtout de tabac tend à se rapprocher de celle des hommes avec les conséquences fâcheuses que cela implique. Un effet du stress?

Au-delà d'un effet néfaste sur leur santé, les femmes actives ont aussi découvert une conséquence inattendue liée à leur nouveau statut: la difficulté à trouver un partenaire.

Ce petit dialogue entre "Executive Woman" (E.W.) et "Sexy Friend" (S.F.) au bord de la piscine vient illustrer cette difficulté. Je ne vous dis pas qui est E.G, vous trouverez facilement:

(NB: Spécialement pour GCM: tu peux agrandir les images en cliquant dessus.)

E.W: Pete ne m'a pas appelée. J'ai été bonne et gentille avec lui mais ça n'a pas marché. Ça n'a pas marché non plus avec les autres hommes que j'ai appréciés et voulu rencontrer récemment.
S.F: Je crois que tu sais ce qu'est ton problème. Une fois que l'homme de ton rendez-vous se rend compte que tu es une dirigeante qui gagne plus de 250.000 par an, ils arrêtent de te voir.
(E.G: Oui, je sais, la phrase part au singulier pour finir au pluriel...)

S.F: Les hommes semble être effrayés par les femmes de pouvoir. J'imagine que cela les fait se sentir impuissant dans la relation.
E.W: C'est vrai et il n'y a pas besoin d'aller aussi loin. Une fois qu'ils voient ma Mercedes Benz, je n'entends plus jamais parler d'eux.

E.W: Si tu les surpasses, ils commencent à ressentir comme un dysfonctionnement, comme si la relation était une bataille entre deux partenaires. Une bataille qu'ils ressentent perdue dès le départ.
S.F: J'imagine que s'ils sentent qu'ils sont les pourvoyeurs principaux et qu'ils ont le contrôle de leurs familles, alors ils sentent qu'ils ont le contrôle de leurs vies.


E.W: C'est stupéfiant comme notre système limbique, ou cerveau mammifère, contrôle notre cortex et domine notre pensée rationnelle encore de nos jours. Je ne sais plus quoi faire.
S.F: Et bien tu ferais mieux d'acheter une voiture plus datée, de porter des vêtements de responsable moins chers sans perdre ton coté sexy. Dis leur aussi que le rôle que tu joues dans ta compagnie n'est pas si important. Rends-toi plus dépendante sans perdre ton autonomie. Avec le temps ils se sentiront plus sûrs avec toi et leur cerveau primitif arrêtera de se sentir menacé et commencera à voir la situation sous une perspective différente. S'ils sentent que tu les respectes et que tu ne vas pas les quitter parce qu'ils font moins d'argent et aussi que tu les soutiens dans leurs décisions de vie, leur cerveau de chimpanzé se sentira rassuré, serein et ils arrêteront le combat ou les tentatives de fuite.

(E.G: Je t'en foutrai moi des cerveaux de chimpanzé. Allez hop, la soupe servie chaude et à l'heure… et en guêpière et talons hauts!)

Monologue de la femme libérée

Dernièrement, j'ai reçue d'une amie madrilène un texte intitulé "Monólogo de la mujer liberada". Le texte, censé avoir été écrit par une femme, m'a amusé et donné à réfléchir mais j'aurais bien voulu connaître l'identité de son auteur, ne serait-ce que pour vérifier s'il s'agit (comme je le pense) d'un auteur ou effectivement, d'une auteure. Ce genre de texte circule sur internet, colporté d'une adresse mail à plusieurs autres, repris et modifié sur différents blogs hispanophones, mais il ne m'a pas été possible d'en retrouver la source. Au cours de mes recherches chez mon ami Google, j'ai ainsi pu lire différents commentaires approuvant ou condamnant ce texte. Dans tous les cas, les positions étaient plutôt tranchées et je me demandais ce que pourrait être la réaction de lecteurs francophones.

Le blog sur lequel j'ai retrouvé la trace la plus ancienne est celui-ci. Le texte publié le 28 décembre 2006 est déjà différent de celui reçu de cette amie. Le blogueur n'en revendique pas la paternité et affirme ne pas en connaitre l'auteur(e), lui non plus.

N'en ayant trouvé aucune trace en français, je l'ai donc traduis. N'hésitez pas à le copier et à le retransmettre. Si un jour il me revient par le biais d'un mail, colporté et modifié à son tour, je saurai au moins qui est l'auteur de la version française originale.


"Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile..."


Il est 6 heures du matin. Le réveil n'arrête pas de sonner et n'ai même pas assez de forces pour le jeter contre le mur. Je suis vidée. Je ne voudrais pas devoir aller au travail aujourd'hui, je veux rester à la maison, à cuisiner, à écouter de la musique, à chanter, etc. Si j'avais un chien, je le promènerais aux alentours. Tout, plutôt que sortir du lit, mettre la première et devoir mettre le cerveau en marche.

J'aimerais savoir qui fut l'imbécile sorcière, la matrice des féministes, qui a eu la "grande idée" de revendiquer les droits de la femme, et pourquoi l'a-t-elle fait pour nous, qui sommes nées après elle.

Tout était tellement bien du temps de nos grands-mères! Elles passaient toute la journée en brodant, en échangeant des recettes avec leurs amies, s'enseignant mutuellement les secrets des arômes, les astuces, les remèdes faits maison, en lisant les bons livres de la bibliothèque de leurs maris, en décorant la maison, en repiquant des arbustes, en plantant des fleurs, en récoltant les légumes du potager et en éduquant leurs enfants. La vie était un grand cours de loisirs créatifs, de médecine alternative et de cuisine.

Mieux encore par la suite, nous avons eu nos auxiliaires. Sont arrivés le téléphone, les feuilletons, la pilule, les galeries marchandes, la carte de crédit,… et maintenant Internet!

Combien d'heures de paix, de distraction et de réalisation personnelle nous a apporté la technologie! Jusqu'à ce qu'une dinde (laquelle, à première vue, n'aimait pas le port du corset) vienne contaminer avec des idées bizarres sur le thème "conquérons notre espace", plusieurs autres rebelles inconséquentes.

Mais quel espace nom d'un chien?! Si nous avions déjà la maison complète!!! Tout le quartier était à nous, le monde était à nos pieds!!!


Je ne savais pas trop comment traduire "corpiño" alors j'ai cherché des images


Nous avions la domination complète sur les hommes ; ils dépendaient de nous pour manger, s'habiller et pour se faire bien voir de leurs amis. Et maintenant, où diable sont-ils? Maintenant ils sont égarés, ils ne savent pas quel rôle ils tiennent dans la société, nous fuient comme le diable fuit la croix. Cette petite plaisanterie, cette mauvaise blague, a fini par nous écraser de devoirs. Et le pire de tout, a fini par nous jeter dans le cachot de la solitude chronique aiguë.

Anciennement, les unions duraient pour toujours. Pourquoi, dites moi pourquoi, un sexe qui jouissait du meilleur, qui avait juste besoin d'être fragile et de se laisser guider par la vie, a-t-il commencé à concurrencer les mâles ? À qui diable est-ce passé par la tête?

Regardez la taille de leurs biceps et regardez la taille des nôtres. C'était très clair, cela n'allait pas bien se terminer!!!

Je ne supporte plus d'être assujetties au rituel quotidien d'être maigre comme un manche à balai, mais avec des seins et un cul bien fermes, pour lesquels je dois me tuer au gymnase, en plus de mourir de faim, me tartiner de crèmes hydratantes, antirides, souffrir du complexe du vieux radiateur en prenant de l'eau à toutes heures, ainsi que les autres armes pour ne pas tomber vaincue par la vieillesse

Me maquiller impeccablement chaque matin, depuis le visage jusqu'au décolleté, avoir les cheveux impeccables et rester à jour avec ma coloration, car les mèches grises sont pires que la lèpre, bien choisir mes vêtements, mes chaussures et les accessoires, qu'il n'advienne pas que je ne sois pas présentable pour cette réunion de travail.

Non, ce n'est pas tout : devoir décider quel parfum s'accorde avec mon humeur, ou devoir sortir en courant pour rester coincée dans les embouteillages et avoir à résoudre la moitié des choses par le biais de mon mobile, courir le risque d'être agressée, de mourir percutée par un minibus ou un motocycliste, m'installer toute la journée face au PC en travaillant comme une esclave (moderne, évidemment), avec un téléphone à l'oreille tout en résolvant des problèmes, les uns derrière les autres, qui en outre, ne sont pas mes problèmes!

Et tout cela pour sortir avec les yeux rougis (par l'écran, évidemment, parce que pour les chagrins d'amour il n'y a plus de temps). Et dire que nous avions tout harmonisé!!!

Nous payons le prix pour être toujours en forme, sans rides, épilées, souriantes, parfumées, avec nos ongles parfaits. Et sans parler du CV impeccable, rempli de diplômes, doctorats et spécialités.

Nous nous sommes transformées en "superwomen",… mais nous continuons de gagner moins qu'eux et, de toute façon, ils nous donnent des ordres !!! N'était-ce pas mieux, beaucoup mieux, de continuer à tricoter dans le rocking-chair?

Ça suffit !!! Je veux que quelqu'un me tienne la porte pour que je puisse passer, qu'il rapproche la chaise quand je vais m'asseoir, qu'il m'envoie des fleurs, des billets doux avec des poésies, et qu'il joue des sérénades sous ma fenêtre. Si nous savions déjà que nous avions un cerveau et que nous pouvions l'utiliser, pourquoi a-t-il fallu le leur démontrer?

Ah, mon dieu!!! Il est 6 heures 30 et je dois me lever. Qu'il est froid cet immense lit de solitaire! Je veux qu'un petit mari arrive du travail, s'asseye dans le sofa et me dise : "Mon amour, m'apporterais-tu un whisky, s'il te plaît?" ou "Qu'y-a-t-il pour dîner?". Parce que j'ai découvert qu'il est bien meilleur de lui servir un dîner fait maison plutôt que m'étouffer avec un sandwich et un coca-cola light tout en terminant le travail ramené à la maison.

Vous pensez que je blague ? Non, mes chères collègues, intelligentes, réalisées, "libérées",…et gourdes abandonnées!!! Je parle très sérieusement. J'abdique de mon poste de femme "libérée" ou moderne.

Quelqu'un d'autre me rejoint?

lundi 6 décembre 2010

Mise à mort

Lorsqu'on écrit un blog, cherche-t-on à séduire? Et d'abord, où commence et où s'arrête la séduction?

Pour tenter de répondre à ces questions, il me faut au préalable revêtir rapidement mon déguisement d'érudit et vous exposer ci-après la définition encyclopédique de la séduction:

"La séduction (du latin se ducere : « conduire à soi ») désigne d'une part une conduite ou un procédé social visant à susciter l'admiration, l'attirance ou l'amour d'une ou de plusieurs autres personnes pour soi (sens actif : séduire), et d'autre part l'état des personnes éprouvant cette attirance (sens passif : être séduit)."

À la lueur de cette explication je peux dire avec certitude, qu'en ce qui me concerne, la réponse à la première question est incontestablement affirmative. Je n'écris que pour susciter l'admiration, l'attirance et même l'amour des autres (et aussi de moi-même, mais c'est un autre sujet).

Bien entendu, je n'ai pas la fatuité de croire que mes motivations ont valeur d'étalon pour tous les blogueurs et toutes les blogueuses de France et de Navarre mais il y a tout de même une chose fort remarquable: la plupart des auteurs de blogs sont curieux de connaitre leur audience et avides de chiffres permettant de la mesurer.

Que leur ligne éditoriale soit essentiellement politique, comme celle de l'excellentissime H16, ou omnisciente comme celle du "meilleur blogueur de l'univers entier" tous se retrouvent devant le tachymètre de leur célébrité pour mesurer ce qui pourrait bien être interprété comme le résultat d'une entreprise de séduction au sens large.

Mais si bloguer c'est séduire, jusqu'où peut aller cette séduction? L'auteur qui choisit de donner un ton plus intimiste à ses écrits renforce encore le coté séduisant de sa démarche, surtout si cet auteur est une femme et surtout si cette femme semble être physiquement attirante auprès de ses lecteurs mâles. (Désolé pour les homos, je ne vais pas décliner ici tous les appariements sexuels possibles à seule fin d'être politiquement correct)

Comme sur tous les blogs dignes d'intérêt, un lectorat se constitue mais les commentaires de certains de ces fidèles lecteurs confinent bien vite au marivaudage. Se développe alors un jeu qui plait vraisemblablement à chacun des protagonistes, l'auteur d'un coté et ses soupirants virtuels de l'autre, mais comme tous les jeux, il peut aussi agacer.


Tarantino a le sens de l'image (dommage qu'il l'associe souvent à un scénario indigent).


Me promenant il y a peu sur la toile, je suis retourné sur le blog d'Anna que je n'avais plus lu depuis quelques temps. Là, j'ai été glacé par cet article destiné à éconduire un importun. À la différence de la mise à l'écart d'un vulgaire "troll" qui fini souvent par se décourager et que l'auteur a tout loisir de bannir, il s'agit bien là de la mise à mort d'un prétendant outrecuidant.

Comme dans une mise en relation qui ne serait pas virtuelle, le galant s'est focalisé sur la "petite" Anna s'imaginant peut être que tout ce qui est petit est gentil. La belle avait pourtant prévenu: "Sensible mais dotée d'un caractère en acier trempé". Comme une lame?

Rest In Peace


Voilà, je sais maintenant où commence la séduction et si je ne sais pas où elle s'arrête, dans un cas au moins, je sais comment.


vendredi 26 novembre 2010

Une matinée au gynestan occidental


Valentin se lève, il est 6 heures. Il a éteint le réveil dès la première sonnerie, comme d'habitude. Dans le lit voisin, Gertrude n'a que très vaguement grommelé avant de se rendormir. Valentin sort de la chambre sans allumer la lumière. Il connaît par cœur l'emplacement de chaque coussin, de chaque peluche et de chacun des bibelots qui renforcent le caractère intime de cette pièce.

Valentin descend l'escalier en prenant soin de poser le pied sur le coté des marches. C'est qu'il a tendance à grincer ce vieil édifice! Arrivé au bas des marches, il se dirige vers les toilettes du rez-de-chaussée, referme la porte sans la claquer et après avoir relevé la lunette, s'apprête à uriner en visant juste.

Malheureusement pour lui, une petite érection matinale l'empêche de réaliser l'opération simplement. Il va falloir qu'il se recule et se penche en avant en faisant confiance à son sens de la balistique. Enfin il se soulage. Au fur et à mesure que sa vessie se vide et que l'érection diminue, il se redresse et se rapproche du réceptacle, pensant finir en beauté. Hélas, les ultimes gouttes sont traîtresses et malgré ses efforts, le carrelage est bel et bien souillé.

Valentin essuie les quelques taches avec du papier hygiénique qu'il jette ensuite dans la cuvette, puis va chercher un papier absorbant imbibé de désinfectant, le passe sur le sol déjà sec, le jette à son tour et enfin tire la chasse en appuyant sur le poussoir permettant d'économiser l'eau. Il sort, non sans avoir redescendu la lunette, et se rend directement dans la salle de bain.

Après s'être appliqué une crème dépilatoire sur le torse et sous les aisselles puis s'être dûment raclé l'épiderme, Valentin fait disparaître les résidus de sa pilosité avec l'eau de sa douche. Une fois séché, un demi-citron passé aux endroits concernés pour éviter les rougeurs puis un lait hydratant pour aider la peau à reformer son film protecteur naturel. Rasage, après-rasage, sèche cheveux, brosse à dent et gel structurant, il est temps qu'il cesse de ne s'occuper que de lui même.

Arrivé dans la cuisine, Valentin entame la préparation des petits déjeuners. Rien que des produits issus du commerce équitable. Des céréales et du lait pour les enfants, du thé noir à la bergamote accompagné de tartines de miel au tilleul bio pour Gertrude et le premier des cinq fruits de la journée pour chacun des membres chacune des personnes de la famille.

Pendant que le thé infuse, Valentin a juste le temps de passer un rapide coup de cirage sur les escarpins de sa compagne. Il dispose pour cela la paire de souliers sur un vieux journal plié en quatre. Tout en brossant, il lit machinalement un article du passé:

"Je suis venu parce que mon ex-femme a ruiné ma vie. Elle m’a tout pris, ma maison, mon salaire et surtout mes enfants. Les hommes n’ont plus aucun droit!» Thomas est un père en révolte. Ce quadra lessivé par la vie raconte son malheur sur le chemin qui nous mène au lieu de rencontre. C'est dans un hôtel de la campagne zurichoise, lieu tenu secret jusqu’au dernier moment, que s’est déroulé hier le premier Congrès antiféministe suisse.
Thomas déballe tout: les enfants qui le détestent parce que «leur mère les a ligués contre» lui; les accusations d’attouchement sexuel, jusqu’à la misérable somme d’argent qui lui reste par mois pour vivre.
Comme tous les «antiféministes», il a été averti par SMS le matin même d’un parcours destiné à brouiller les pistes. «9 h 15 à l’aéroport de Zurich, Terminal A. Panneau «Seminar Egala». Prendre papiers d’identité».
Les journalistes se sont engagés par écrit à ne pas divulguer le lieu de rendez-vous, ni l’identité des participants. Chacun s’est ensuite fait remettre un itinéraire menant au fin fond de la campagne.
Pourquoi tant de précautions? A cause des menaces proférées par des «groupes de gauche». A cause des tags sprayés dans le premier village où devait se dérouler la réunion, Uitikon.
Sur place, sept intervenants, tous actifs dans des associations de défense des hommes battus, abusés ou simplement plumés par leur femme, se partagent 150 participants (dont 8 femmes). Omniprésent, le fondateur du mouvement antiféministe, René Kuhn, ex-politicien de l’UDC lucernoise, toujours accompagné de sa belle épouse russe, Oxana.
Pendant qu’au centre-ville quelques activistes anti-antiféministes manifestent contre le congrès, les discussions tournent ici autour du droit des pères divorcés et surtout du «complot féministe». Ce lobby serait si puissant qu’il aurait réussi à donner plus de droits aux femmes qu’aux hommes. «L’égalité est morte, il faut corriger ça d’urgence!» clame George Zimmermann de l’Association allemande de défense des hommes divorcés.
A 16 heures, le congrès terminé dans le calme, René Kuhn est fier de son coup: il n’aurait jamais réussi à réunir autant de monde sans la «provocation que constitue l’utilisation du terme antiféministe."

Valentin sourit en secouant doucement la tête, et regarde la date au coin de la page: 30 octobre 2010… comme cela parait loin. Heureusement que cette époque est révolue.

Déjà 7 heures, les escarpins brillent, il est temps d'aller réveiller les enfants. Réjane, l'aînée, est brillante à l'école et Valentin fonde de gros espoirs en elle. Sébastien, le cadet est un gentil garçon. Noël approche et il va falloir penser sérieusement aux cadeaux. Pour sa fille c'est décidé, Gertrude a choisi la dernière tablette informatique polyfonctionnelle, un tout en une qui permettra à Réjane d'étudier, de communiquer, de s'informer et de se distraire. Valentin se remémore les jouets qu'il avait reçu lorsqu'il avait l'âge de son fils: Une panoplie de cow-boy, un sabre de la guerre des étoiles, une moto à pédales… Valentin réalise furtivement qu'aucun de ces jouets n'existe plus aujourd'hui, "et c'est sans doute mieux ainsi", pense t'il.

Avant de traverser la rue, Valentin regarde soigneusement si aucun véhicule surgit du brouillard ne risque de le renverser. "Les engins à moteur thermique de mon enfance étaient certainement aberrants du point de vue du développement durable mais au moins, on les entendait venir de loin" se surprend t'il à penser.

Une fois dans le tramway, il rêvasse à son foyer qu'il vient de quitter. Gertrude accompagnera les enfants à l'école avant de se rendre à son travail avec leur monospace. C'est vraiment une femme formidable Gertrude. Elle était enceinte de Réjane quand il l'a connu. Il se dit qu'il a eu de la chance car elle aurait bien pu faire sa vie avec un autre.

A la descente du tramway, des mendiants visiblement avinés essaient de récolter quelques pièces. Valentin a du mal à comprendre comment ces hommes ont pu en arriver là. "Avec tous les dispositifs sociaux mis en place par l'administration, ils n'ont aucune excuse" maugrée t'il intérieurement. Bien sûr, la responsable de l'opposition a beau jeu de dénoncer cette situation et d'accuser la ministre de la concordance sociale pour en tirer parti. Valentin trouve que ses arguments sont valables mais il n'est pas convaincu par cette politicienne chevronnée. De toute façon, la politique, ce n'est pas son truc, et il n'en comprend pas toutes les subtilités.

En arrivant au travail, il salut Mathilde, sa cheffe de service, en évitant soigneusement de regarder dans son décolleté. Comme beaucoup de femmes, Mathilde s'est fait refaire la poitrine au frais de la sécurité sociale dans le cadre du programme "harmonie corporelle pour toutes" grâce auquel elle a pu faire valoir ses droits.

Valentin rejoint sa place devant son écran et se met immédiatement au travail. Il s'entend bien avec ses différents collègues qui font le même travail que lui, mais il a appris à les connaître. Il se méfie toujours un peu de José, le grand brun toujours bronzé. Bien sûr, il n'apporte aucun crédit aux ragots qui prétendent qu'il est l'amant occasionnel de Mathilde. C'est d'autant plus absurde que Mathilde est une femme mariée et une mère de famille. Toutefois, il est assez fin pour avoir remarqué qu'il existe tout de même une certaine complicité entre eux. C'est par exemple toujours à José que Mathilde demande de porter les dossiers qu'elle ramène à la maison. Il faut dire que la voiture de fonction de Mathilde est garée au troisième sous-sol du parking de la direction et que José est plutôt costaud.

La pause de 10 heures. Valentin réajuste sa coiffure et vérifie son allure dans le miroir des toilettes des hommes. Se promener dans les couloirs avec un pan de chemise qui sort du pantalon ou une mèche en épis est le genre de situation qu'il souhaiterait éviter autant que possible. Bien que cela soit rare, il peut arriver que la présidente du groupe soit amenée à se déplacer dans les couloirs de son service.

Arrivé dans la salle de pause, Valentin se sert un thé vert à la menthe. Il aurait préféré un smoothy pomme-agrume mais il a peur que cela le fasse grossir, et ça, il ne le veut à aucun prix!

Dans un coin de la pièce, avachi sur un fauteuil de relaxation, il y a Bernard, un type entre deux âges un peu déplumé. Bernard bois un café noir et sans sucre, son aspect est un peu négligé. Il parait qu'il aurait tendance à boire depuis qu'il a été placé en logement transitoire par la juge en charge de son divorce. Valentin a presque pitié de lui en le voyant. Les chewing-gums qu'il mâchonne régulièrement masquent son haleine mais l'odeur de ses vêtements le trahis: Bernard fume au cours de la journée et qui plus est, sur son lieu de travail. S'il est pris sur le fait, c'est le licenciement immédiat. Quel gâchis! Finalement, il n'est pas étonnant que sa femme ait voulu le quitter, il doit même l'avoir bien cherché.

Valentin détourne son regard de Bernard, jette son gobelet dans la poubelle que l'homme de ménage vient de vider, puis regarde sa montre. Il est temps de retourner à son travail, plus que 2 heures avant le déjeuner.

dimanche 21 novembre 2010

Rencontre avec Kevin

"Emmanuel, euh, tu dragues les gays en montrant ton cul comme cela ?"

Que n'ai-je considéré cette question, apparemment moqueuse, avec le plus grand sérieux. Philippe connait les secrets de la vie et de l'univers, il vole avec les esprits et parle avec les divinités, ce qu'il dit n'est jamais anodin. En effet, et malgré mes laborieuses dénégations visant à conjurer le funeste augure, c'est bien un jeune homme qui semble avoir été irrésistiblement attiré par ma plastique. Cela parait fou mais moins de six heures après que Philippe eut formulé sa prémonition, celle-ci s'accomplissait d'une manière implacable.

Photo de Philippe posant devant son cabinet


Je n'aurais jamais cru que j'allais me ruer entièrement nu sur un jeune homme de dix-neuf ans, que j'allais me saisir de lui, le pousser de force dans les toilettes et l'y maintenir pendant de longues minutes, jusqu'à ce que mon fils soit obligé d'appeler les forces de l'ordre pour faire cesser cette odieuse situation. J'imagine bien que vous-même avez de la peine à concevoir qu'un brillant sujet tel que moi ait pu être l'acteur d'une telle ignominie mais c'est pourtant l'exacte vérité sur des faits réels s'étant déroulé dans la nuit de vendredi à samedi.

Ce 20 novembre, m'étant couché vers deux heures du matin, je ne dormais pas lorsque, quinze minutes plus tard, j'entendis un bruit au rez-de-chaussée puis dans l'escalier qui monte à l'étage. Pensant qu'il s'agissait de mon fils, je me levais pour lui demander d'être plus discret dans ses déplacements nocturnes. Bizarrement, les pas s'inversaient dans l'escalier alors que j'ouvrais la porte de ma chambre. Etonné par cette volte-face, je me penchais au dessus de la rambarde pour interpeller mon héritier. C'est alors que je l'aperçu, beau jeune homme de type Européen (1) gambadant dans l'entrée de ma demeure, Kevin C se dévoilait à moi.

Aussitôt, brûlant de le connaitre, je dévalais l'escalier à mon tour pour me jeter à son cou. A peine l'avais-je rejoint que je le pressais de question, je voulais tout savoir de lui:

"Qui es-tu, comment t'appelles-tu, d'où viens-tu et que fais-tu ici?"

Le charmant Kevin, sans doute intimidé par l'intérêt que le lui portais, peut-être même effrayé par la rudesse de notre étreinte, souhaitait quitter mon domicile sur le champ et, désarmante fraicheur juvénile, m'assurait ne pas savoir ce qu'il faisait là. Ne pouvant me résoudre à laisser s'enfuir l'objet de mes ardeurs je le poussais alors dans les toilettes et l'y maintenais, je dois bien le reconnaitre, contre sa volonté. Etait ce l'exubérance qui m'habitait, était ce la volonté de le convaincre de rester, le ton de ma voix était élevé au point que mon fils descendait à son tour de sa chambre.

A ce stade du récit, je dois préciser que si je me parfumais au Chanel N°5, je pourrais dire comme Marylin Monroe que je ne porte rien d'autre la nuit. En d'autres termes, je dors un peu comme sur la photo d'Août de mon calendrier, le masque en moins. C'est donc nu comme un ver et en compagnie de Kevin que mon fils me découvrait dans les toilettes… Pour mettre fin à cette situation torride et pouvoir revenir à une attitude plus décente, je l'enjoignais alors de contacter la maréchaussée et de me procurer un vêtement d'intérieur.

Par un hasard extraordinaire, il se trouve que les deux fonctionnaires de police invités à notre petite fête impromptue connaissaient déjà mon nouvel ami Kevin. Sans doute un peu jaloux de ma bonne fortune, ils décidaient de l'emmener avec eux pour une autre fête se déroulant au commissariat et déjà mélancolique, je les vis s'enfoncer tous les trois dans l'obscurité hachurée par le faisceau lumineux de leur gyrophare.

(1) "de type Européen", c'est bien ainsi que le fonctionnaire ayant recueilli ma plainte a décrit l'individu que j'ai découvert dans ma maison.

mercredi 17 novembre 2010

El Gringo, la légende

Si vous êtes en train de lire cet article, c'est peut être parce que vous avez traîné vos guêtres sur l'excellent blog de Philippe psy. Outre mon pseudonyme assez régulièrement présent dans les commentaires et le nom "Misandrie" figurant à la rubrique "liens réciproques", j'ai l'honneur d'être le héros occasionnel de ses articles car comme le dit Philippe lui même: "tu es une source inépuisable, tu es mon Gabin, j'adore te faire tourner en te donnant le premier rôle".

Et effectivement.

Mais son imagination étant sans limite, les scénarios qui me mettent en scène ne me représentent pas forcement à mon avantage. A de rares exceptions près, je suis plutôt dépeint comme une brave brute inculte, une sorte de beauf sympathique et un peu obsédé sexuel, ou comme un vieux garçon rétrograde et un peu bougon, naufragé du XXème siècle dans l'océan du XXIème. Je suis donc acteur malgré moi des nouvelles teintées d'amertume du Maupassant de la psychothérapie.

Bien entendu, ces histoires improbables, voire rigoureusement impossibles racontent l'histoire d'un personnage dont je ne serais que l'interprète et étant le mieux placé pour connaître la réalité des faits, je me délecte d'autant plus de leur caractère fictif.

Mais ces fictions, à quel point sont elles confondues avec la réalité dans l'esprit des nombreux amateurs du blog de Philippe? A vous cette question peut paraitre futile mais à moi pas du tout, car c'est mon image personnelle qui est en jeu! A mon grand étonnement, Philippe rapporte dans un de ses articles qu'un de ses jeunes lecteurs a pris au premier degré la saynète qui lui était contée. Mettant ce manque de discernement sur le compte de la différence d'âge, Philippe nous explique que les jeunes ne respectent rien, ce qui est loin d'être totalement faux. Mais sont-ils les seuls à tomber dans le panneau? La lecture des commentaires accompagnant ce même article me laisse supposer le contraire. Diderot a beau faire la part des choses entre l'acteur et son personnage, les spectateurs continuent de les confondre.


Diderot aurait été consultant pour Pagnol, parait-il...


Ayant fait part de mon étonnement à Philippe, il m'expliqua doctement que les humains donnent plus de valeur à leurs croyances qu'à la réalité. Peu importe que Nietzsche ait énoncé, il y a plus d'un siècle que "La croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce qu'on croit", ils continuent à préférer la légende à la vérité. J'ai donc le privilège d'avoir ma propre légende et la disgrâce qu'elle ne soit pas toujours flatteuse. Dès lors, l'impérieuse nécessité de corriger la fallacieuse image qui a pu être donnée de moi m'apparait clairement.

Mine de rien, j'ai déjà commencé en parsemant mon texte de références littéraires et philosophiques laissant croire à ma grande érudition.


Cliquez sur l'image, chaque participante gagne un lot!


Mais il me faut aller plus loin en prenant le contrepied systématique des assertions fantaisistes écrites à mon sujet. Je dois donc m'efforcer de paraitre délicat, intelligent, distingué et bien en phase avec l'époque actuelle. Un type qui boit des smoothies, fait du vélo pour lutter contre le réchauffement climatique et son embonpoint, se tartine avec des crèmes de nuit, se fringue chez Zadig ou à défaut dans une boutique de commerce équitable, hante les happenings parisiens branchés et va voir les films d'art et d'essai. Bref, une sorte de "pédale hétérosexuelle", si vous me pardonnez l'oxymore. En un mot: un métrosexuel.


Je ne bois plus que ça.


Mais le dire est une chose et le faire en est une autre. Par quoi vais-je commencer pour atteindre mon but? Il me faut quelque chose de visible, quelque chose qui frappe les esprits et forge ma légende, même si c'est complètement futile. L'important est que le message reste gravé dans les esprits. Pour me défaire de l'image vieillotte qui me colle à la peau, je dois faire quelque chose qui soit frappée du sceau de la modernité quelque chose qu'un Gabin ou un Ventura n'aurait jamais fait. Il faut aussi démontrer le soin que je prends de mon corps et de la nature, sans oublier l'aspect artistique de la chose.
Pour respecter ces différents critères, une idée me vient à l'esprit: A l'instar des saltimbanques ou des sportifs, je vais montrer mon cul!

Bien sûr, le motif officiel de cet exhibitionnisme sera une bonne cause au profit de laquelle un calendrier sera vendu avec une photo de Gringo tout nu pour chaque mois de l'année. Je vois bien Janvier allongé sur une fourrure, Mai sur une balançoire, Septembre dans les vignes, etc., etc., vos idées sur le sujet sont les bienvenues.
En guise de bonus et pour attirer le lecteur (et surtout la lectrice!), je vous offre déjà le mois d'Août.