lundi 3 janvier 2011

Goodbye Marylou

C'était un an après l'armistice, après que la guerre du divorce se soit transformée en paix armée, chacun de son coté attendant de livrer les prochains combats, devant le juge d'abord, devant le notaire ensuite. La séparation, terme inapproprié voulant dire qu'un des deux a planté l'autre, m'était tombée dessus en 1999, nous étions donc en 2000 et plus précisément en juillet.

Ça faisait déjà plusieurs semaines qu'elles venaient tous les jours acheter des revues et des cigarettes dans ma boutique, après leur déjeuner, aux heures du coup de feu, entre midi et quatorze heures. Nous étions là, mon employé et moi et elles arrivaient, deux collègues de travail, la brune et la blonde, riant fort, se tenant par le bras dans une démarche chaloupée comme peuvent le faire des femmes en goguette, plaisantant avec nous... stratégie de séduction.

Pour une fois la blonde était plus jolie que la brune, plus jeune aussi. De taille moyenne, mince, les attaches fines, on remarquait d'abord ses yeux d'un bleu… très bleu. Avec ses cheveux courts, elle ressemblait un peu à Cécile de France.

Je n'ai jamais eu aucune photo d'elle et même si j'en avais, je ne les publierais pas, alors il faudra vous contenter de ça.


C'est curieux comme on peut être aveugle parfois. Enfin je dis "on", mais c'est bien de moi qu'il s'agit. Quand je me suis retrouvé seul, j'ai désespérément recherché une "remplaçante". Pas l'âme sœur, pas la femme de ma vie "saison deux", non, juste quelqu'un qui m'aiderait à me relever, à me sentir autrement que comme un déchet, pas une béquille permanente pour boiter le reste de ma vie, non, juste un point d'appui, une poignée à laquelle m'agripper temporairement.

Mais quand on cherche désespérément, on a toutes les chances de ne rien trouver, c'est bien connu.


Faites le test très sérieusement: Combien de passes sont réalisées par l'équipe en blanc?


Pour que les autres vous aiment, il faut bien commencer par s'aimer soi-même, c'est-à-dire avoir du respect pour soi. Or du respect, je devais en avoir récupéré un minimum puisque ma jolie cliente blonde venait pour moi. Pour me séduire moi. Mais j'ai mis plusieurs semaines à m'en rendre compte. Pour ce genre de chose, j'avais encore le nez plutôt bouché. À ma décharge, il faut comprendre que si toutes mes clientes régulières n'étaient venues que dans le but de me séduire, ma vie aurait été bien compliquée. Parmi mes plus de 1000 clients quotidiens (les bon jours), il y avait pas mal d'habituées. Et puis je n'ai pas de tendances à l'érotomanie.

Qu'est-ce qui a fait que j'ai fini par m'en rendre compte? Malheureusement, je ne m'en souviens plus mais à partir de ce moment là, quand mes petits neurones ont eu fini de faire leur boulot et que toutes les connexions de mon cerveau ont été rebranchées, je n'ai plus eu à faire grand-chose. L'achat d'un Pariscope fut un prétexte facile pour lui proposer d'aller ensemble au cinéma et à partir de là…

Cette histoire a duré peu de temps, nous étions déjà fin juillet. Je le sais parce que le 25, mon employé est parti plus tôt pour allez chercher sa femme qui travaillait à Roissy. Un peu avant quinze heures, il m'a appelé tout excité: "Je viens de voir tomber le Concorde!". Je suis sorti de la boutique et j'ai vu l'épaisse colonne de fumée qui s'élevait à l'horizon. Plus tard dans l'après-midi, un type est passé m'acheter des pellicules photo (ça se vendait encore à l'époque). L'humanité n'est pas toujours belle à voir de près.

Le rapport avec Marylou? C'est que ce jour là, elle m'a envoyé un e-mail pour me dire que les routes du coin étaient bloquées à cause d'un crash aérien. C'était gentil de sa part, quelqu'un se souciait de moi et je ne l'ai pas oublié, mais de toutes façons, je ne quittais mon commerce que très rarement avant 21h30 et à ces heures là, il n'y a plus d'encombrements, même les jours où un avion se casse la gueule.

Aussi curieux que cela puisse paraitre, cette image évoque pour moi un bon souvenir.

Tout ça pour dire que cette liaison n'a pas survécu au mois d'août. Je suis parti en vacances de mon coté, elle aussi sans doute (je ne m'en souviens plus) mais à la rentrée c'était fini. Je la voyais encore de temps à autre, comme une simple cliente et puis elle a fini par ne plus venir du tout.

Cette liaison m'a fait un bien immense. Pas tellement sur le plan physique parce qu'après plus de quinze ans avec la même femme, ça fait bizarre de se retrouver au lit avec une autre, mais sur le plan moral... Je me rappelle du matin en repartant de son appartement après cette première nuit, arrêté au feu rouge, j'avais à nouveau le sentiment que la vie valait la peine d'être vécue. Je me rappelle aussi du coté anecdotique de son entreprise de séduction, ces revues qui de son propre aveu ne l'intéressaient même pas mais qu'elle venait acheter en espérant me guérir de ma cécité cognitive.



Pour toute ces choses, merci Marylou. Je doute que tu ne lises jamais ce blog mais tu es venue à point nommé, comme une sorte de lait après-soleil sur une peau brulée, comme du baume apaisant sur un énorme hématome.

Croque-Au-Sel est mort

Croque-Au-Sel c'est, ou plutôt c'était, mon chat. Le véhicule qui l'a tué ce matin l'a fait proprement, sans lui rouler dessus. Comme pour d'autres chats que j'ai eu avant lui, je l'ai aperçu au milieu de la rue qui passe sous mes fenêtres, une flaque de sang sous la tête. Certains véhicules passaient au dessus de lui, une roue de chaque coté, d'autres déboitaient pour l'éviter. Du coup, je suis sorti encore en robe de chambre pour l'évacuer. Je ne tenais pas à ramasser de la purée de chat plus tard.


Oui je sais, on s'en fout et je vous l'accorde volontiers, c'est un événement microscopique. La preuve, ça ne me coupera même pas l'appétit ce soir. Demain mardi, il y a ramassage des ordures ménagères et la poubelle lui servira de cercueil ce soir. Contrairement à ce qu'on a pu me suggérer, je ne l'enterrerai pas dans le jardin. Ce n'est pas que je n'aimais pas ce chat, au contraire, mais de son point de vue à lui, ça ne fait plus aucune différence.


Je suis un mécréant, ou plus exactement un agnostique. Quand mon père a "décidé", il y a presque 18 ans, de s'endormir définitivement en lisant un vulgaire catalogue d'outillage (ce qui était plutôt ironique pour l'érudit qu'il fut), je ne crois pas qu'il soit parti vers un "au delà". Il est mort et puis c'est tout. Il a été incinéré pour respecter des volontés qu'il ne savait sans doute pas être ses dernières, et puis on est reparti avec une petite urne tiède. De son point de vue à lui, ça ne faisait plus aucune différence.

Quand je mourrai à mon tour, je me fous totalement de savoir ce qu'il adviendra de ma dépouille. Je ne demande qu'une chose à… (à qui au fait?), je veux mourir après ma mère et avant mes enfants. Si en plus je pouvais connaitre tous mes petits enfants avant de partir, je serais comblé.


Je ne peux te dire ni au revoir ni adieu, Croque-Au-Sel, ce serait incohérent. J'espère seulement que tu as eu le temps de te reproduire avant de partir, c'est la seule chose importante que toi et moi ayons eu à faire sur cette terre.

samedi 1 janvier 2011

Coupés sportifs

Un très bon ami a la grande amabilité de me prêter un véhicule car à la suite d'un concours de circonstance, j'en suis dépourvu. Non, il ne s'agit pas de la fameuse RJ49 mais plus prosaïquement d'une simple Fiat Uno. Petite, racée, nerveuse, c'est tout de même un véritable aspirateur à minettes (à moins que ce soit le pilote…) mais je ne voudrais pas abuser de la générosité de son propriétaire légitime. C'est donc avec un pincement au cœur que je la restituerai mais "il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte".


Alors voilà c'est décidé, je vais m'acheter une voiture, neuve! Oui mais laquelle? Je tiens à vous rassurer tout de suite, je ne vais pas vous parler boulons et rondelles pour évaluer les mérites respectifs de tel ou tel modèle parce que ce n'est pas du tout la ligne éditoriale de ce blog, si tant est qu'il en ait encore une. Juste quelques remarques disparates qui me sont venues à l'esprit au fur et à mesure de ma réflexion sur un sujet éminemment important: quel véhicule conviendrait à un individu de ma qualité.


Une amie qui apprécie les belles automobiles me fait différentes suggestions. Tout d'abord, une Spyker C8 Laviolette



Oui, bien sûr, un tel coupé puissant, trapu et ramassé ne pourrait que s'harmoniser avec la virilité exacerbée qui transparait par toutes les facettes de mon individu mais (car il y a un mais), je crains de ne pas être mis en valeur par un habitacle tel que celui-ci.



Passe encore l'aluminium bouchonné utilisé à profusion, ça choque à première vue mais j'imagine que l'on peut s'y faire. Par contre, le cuir rouge matelassé (j'espère au moins que ce n'est pas du simili!) est incompatible avec mon standing. On dirait le décor des chambres d'un hôtel borgne! Bien entendu, le prix d'acquisition du dit véhicule situé aux alentours de 242.000 €uros n'a rien à voir dans l'affaire, ces Bataves ont un goût de chiotte et c'est tout!


Seconde suggestion: une Mercedes Benz SLS AMG.



Certes, un bolide tel que celui-ci semble à première vue convenir à un personnage de mon importance et je sais gré à cette amie de vouloir spontanément me placer dans un écrin dont la valeur semble être en adéquation avec la mienne. A propos de valeur, Mercedes offre actuellement ce coupé contre 190.000 €uros. Le critère de prix est donc plus négligeable encore que dans le cas précédent.


Mais voyons l'habitacle:



Ce coup-ci, presque pas de faute de goût. C'est gai comme savent l'être nos amis Allemands. Il y a bien les quatre aérateurs chromés qui donnent un petit coté muscle car années 70 de chez Général Motors mais globalement, la partie cockpit est elle aussi acceptable et digne d'accueillir mon auguste personne.


La décision semblait donc être prise et je m'apprêtais à convoquer le directeur commercial de la marque à l'étoile lorsque, levant les yeux, j'arrêtais mon regard sur le portrait qui orne ma chambre à coucher. Au dos de ce portrait figure la dédicace suivante:


"À mon dévoué collaborateur et ami Émile Gringo avec tous mes meilleurs souvenirs –Louis Renault-5 juin 1941"


Émile était mon grand-père et je ne peux trahir sa mémoire. Il me faudra donc faire mon choix parmi les modèles de la marque au losange. Désolé pour les teutons.


Allons donc voir s'il existe dans la gamme de notre brillant constructeur national, des modèles qui soient manufacturés pour les gentilshommes.
J'ouvre ici une parenthèse: Compte tenu des rapports privilégiés ayant existé entre Émile et Louis, je n'aurai pas la grossièreté d'évoquer plus avant l'aspect bassement pécuniaire de ma quête. Pas d'histoires de prix entre amis.


A première vue, le véhicule le plus convenable serait le modèle Laguna Coupé.






Renault se la joue urban jungle dans un Manhattan désaffecté pour nous présenter son coupé haut de gamme. On a l'impression d'avoir vu ce genre de film de réclame dix fois auparavant. La belle brune entrevue à la quarantième seconde ne posera pas ses fesses dans le siège passager(e) ni moi les miennes dans celui du conducteur. Il me faudrait regarder ailleurs quand je croise une Audi S5...



Alors quoi d'autre? Pourquoi pas la Mégane coupé cabriolet? C'est vrai, c'est sympa comme concept ça: un coupé pour foncer et un cabriolet pour rouler "cheveux au vent". Voyons ce que ça donne sur cette vidéo:




Bon, là c'est clair: cette caisse est un piège à filles pour qui veut danser le tango sur fond sunset. Mais avec quelle cavalière? Passe encore qu'elle ait des faux airs de Claire Chazal, qu'elle se balade en robe du soir et talons aiguilles en pleine journée, qu'elle réclame du ciel bleu en tableau, qu'elle jette ses affaires par la fenêtre et qu'elle semble plus intéressée par la natation ou la photographie que par la planche à repasser et l'aspirateur. Mais qu'elle fasse son premier caprice une minute et quarante et une secondes après le début de l'histoire ne présage rien de bon. Si la Mégane CC attire les emmerdeuses, il vaut sans doute mieux éviter d'en acheter une!


Ce qui me ramène au point de départ. Voyons, un coupé (deux portes) cabriolet (découvrable) deux + deux (pour éventuellement emmener mes gosses) spacieux, confortable, branché c'est… mais oui, bien sûr!




Rien à voir avec la mijaurée précédente. La femme Be Bop ne coûte pas cher à vêtir puisqu'elle porte toujours la même robe qu'elle a fabriquée elle même avec les chutes des rideaux de la salle de réunion, elle entretient ses chaussures avec de la peinture pour tuyau de poêle et ramène du poisson frais à la maison pour le repas du soir.


Ce sera donc ce véhicule mais en noir (l'orange, c'est pour les filles). Plus que quelques mois au volant de Rossinante!


Le seul truc que je ne comprends pas, c'est pourquoi mon fils me supplie de ne pas l'acheter et me menace même de faire semblant de ne pas me reconnaître s'il me croise dans la rue à son volant…

samedi 18 décembre 2010

Sexy pour mon mari

Dès qu'on publie un blog, on est curieux d'en connaitre le lectorat. Au-delà des éventuels commentaires laissés par des habitués plus ou moins fidèles, on aimerait bien savoir qui vient nous lire et pourquoi. Après tout, si écrire est une entreprise de séduction, il est logique d'en vouloir tirer le bilan (d'entreprise, vous suivez?). Mais fort heureusement, et n'en déplaise à certain saligaud, Internet permet encore d'assurer un anonymat relatif à ses utilisateurs.

Il existe tout de même des outils qui renseignent le tenancier de blog sur l'étendu de son audience. À défaut de renseigner sur le pédigrée exact des lecteurs, ces outils donnent leurs situations géographiques (qui) et l'intitulé éventuel de leurs requêtes (pourquoi). Donnant en outre des statistiques de connexion en termes de quantités, ces données s'assimilent plus à un compte de résultats qu'à un bilan.

Ce matin, jetant un œil sur mon "compte de résultats", je remarque qu'une internaute du Luxembourg a atterri, hier en début de soirée, sur mon blog après avoir entré "comment s'habiller sexy pour mon mari" sur Google images.


Ne me souvenant pas avoir jamais écrit quoi que ce soit sur l'art et la manière de s'habiller de la sorte, j'ai alors moi-même retranscris la sulfureuse requête dans le fameux moteur de recherche en limitant les résultats aux seules images et effectivement:


Google était déjà mon ami (ainsi que Wikipedia, qui me permet de dissimuler mon inculture), mais là, je suis scotché! J'écris "Corpiño" dans mon article et ce coquin de Google l'interprète comme une des meilleures manières de réveiller la libido d'un mari. (Il faut reconnaitre qu'on ne peut pas non plus lui donner entièrement tort).

Quoi qu'il en soit, je ne peux m'empêcher d'imaginer mon éphémère lectrice luxembourgeoise cherchant fébrilement l'accessoire érotique qui la rende encore plus désirable, débarquer sur le blog d'un quinqua chauve qui raconte ses états d'âme quand il ne montre pas son cul.

Si par le plus grand des hasards elle revenait un jour, je voudrais qu'elle sache que je la félicite, que j'espère que son entreprise de séduction (pas son blog, hein, vous suivez toujours?) fut couronnée de succès et que si le modèle qui a attiré son attention l'intéresse toujours, elle a encore le temps de le faire venir de Barcelone (publicité gratuite et désintéressée) pour une torride nuit de la Saint Sylvestre!


Je terminerai en remarquant que si certains attirent le chaland déséquilibré avec des articles écœurants traitant de pain dans les pissotières, d'autres ont une image "glamour" qui charme les lectrices romantiques, fussent-elles luxembourgeoises. On a le lectorat qu'on mérite. :-)

mercredi 15 décembre 2010

Amour, statistiques et discrimination

Quels sont nos critères de choix au moment d'élire notre partenaire sentimentale? Je prétends que nous n'en savons rien dans la plupart des cas et ce d'autant plus que nous sommes jeunes et inexpérimentés. C'est d'ailleurs cette ignorance qui permet le fameux "coup de foudre", et… les désillusions qui le suivent souvent parfois. Je n'ai pas l'ambition (et encore moins la capacité) d'expliquer le phénomène mais je constate que dans cette situation, ne pas savoir ce que nous voulons ne nous empêche pas de le désirer fortement. Je suis persuadé que c'est l'instinct de reproduction qui nous pousse, en marge de la reproduction, à former des couples plus ou moins bien assortis. L'un des protagonistes brûle d'amour, l'autre se laisse convaincre et c'est parti pour une relation dans laquelle, comme le dirait Honoré de Balzac il y en aura un qui souffrira et l’autre qui s’ennuiera.


Une fois mort le couple et mortes les illusions qui allaient avec, si l'histoire fut suffisamment longue pour avoir accumulé de l'expérience et surtout si le mélange hétérogène a laissé ses fruits sous forme d'une progéniture, une fois l'instinct de reproduction satisfait, donc, nous devrions enfin avoir les idées claires et pouvoir dessiner en connaissance de cause le profil d'un "autre" idéal. Mais selon la formule consacrée, si dorénavant nous savons bien ce que nous ne voulons pas, nous ne savons toujours pas précisément ce que nous voulons. Nous allons donc continuer à procéder par élimination pour dresser le portrait robot de l'être cher souhaité mais en rajoutant des critères disqualifiants supplémentaires correspondant aux défauts rédhibitoires que nous avons pu rencontrer chez nos ex.

En fait, nous discriminons purement et simplement, et plus nous avons d'expérience, plus nous discriminons et, logiquement, plus nous discriminons plus nous réduisons nos chances de trouver.

Prenons un exemple au hasard: Imaginons un sujet mâle, divorcé, la petite cinquantaine, et vivant en Île-De-France avec ses deux enfants majeurs.

1ère discrimination: Notre sujet se méfiant des trop grandes différences d'âges dans le couple se limitera aux femmes âgées de 45 à 49 ans, ce qui représente tout de même 2.213.590 femmes de notre beau pays (Population par sexe et âge détaillé au 1er janvier 2010. Insee téléchargeable ).


2nde discrimination: "Loin des yeux, loin du cœur!" Notre sujet délimitera son terrain chasse aux contours de l'Île-De-France. Cette région compte 11.598.866 habitants, soit 18,47% des 62.793.432 habitants du pays.
Par conséquent, le cheptel présent sur le terrain de chasse de notre sujet se réduira à 18,47% des 2.213.590 femmes dénombrées au chapitre précédent, soit : 408.882 femmes.


Terrain de chasse


3ième discrimination: Déjà père de deux enfants enfin majeurs, notre sujet ne tient pas du tout à se lancer dans une nouvelle paternité. Or il sait par expérience qu'une femme n'ayant pas eu d'enfant va en vouloir (toujours l'instinct de reproduction) avant que la ménopause ait mis un terme final à ses espoirs. Il recherche donc une femelle de l'espèce vivant seule et ayant déjà procrée.
En recoupant ces deux tableaux, on arrive à déterminer que ces femmes représentent 9,2% des 22.295.753 femmes françaises adultes (je n'ai pas écrit "majeures").
Soit ramené à notre cheptel de 408.882 femmes, un résultat de 37.617 femmes seules qui ne casseront pas les pieds de notre sujet avec leur désir de maternité.


Il y a un temps pour tout...


4ième discrimination: Plus de 37.000 femmes, c'est énorme me direz vous. Oui mais voilà, sur toutes ces femmes qui, je vous le rappelle, sont âgées de 45 à 49 ans, combien sont physiquement attractives? La plupart des femmes vieillissent mal et notre sujet n'est tout de même pas prêt à se taper n'importe quel laideron! Vous croyez que j'exagère? Faites un test dans un espace public, gare, rue, supermarché, et vous verrez que sur vingt femmes de cette tranche d'âge, vous aurez de la chance si vous en trouvez une potable. Allez, une sur vingt c'est bien payé et ça nous donne 5% de nos 37.617, soit 1.881 femmes, ce qui est encore considérable.


5ième discrimination: Nous sommes ici à la recherche d'une partenaire sentimentale et pas d'un simple "coup d'un soir". Il faudra donc que la belle ait aussi un niveau intellectuel en adéquation avec celui de notre sujet. Or dans notre exemple, il semblerait que le sujet ait un QI supérieur à 130. Ça n'a l'air de rien dit comme ça mais dans ce cas, il n'y a que 1,93% des femmes qui pourraient traiter d'égal à égale avec lui sur ce terrain ce qui, appliqué à 1.881 candidates, ne laissent que 36 élues. Ça rigole moins là!


Comme le dit mon gourou, Philippe, "le génie est masculin!"


6ième discrimination: Encore une, allez vous penser? Oui encore une discrimination, mais celle-ci n'est pas du fait de notre sujet. S'il est raisonnable d'admettre que seulement 5% des femmes de cette tranche d'âge sont physiquement attractives pour notre sujet, rien ne garanti que lui-même plaira à ces femmes. Pour ne pas sombrer dans la misogynie la plus primitive (pas du tout mon genre...), il serait donc juste d'estimer que réciproquement, il ne plaira qu'à 5% de ces 36 femmes soit… seulement 2 femmes physiquement et intellectuellement compatibles dans toute l'Île-De-France.


Finalement, il trouvera plus facilement une conne avec des gros nichons!

dimanche 12 décembre 2010

Chimp's brain

Mon texte précédent est certainement tendancieux (et d'ailleurs, ce n'est pas mon texte). La vision cauchemardesque de la femme au travail à l'extérieur est aussi exagérée que la vision idyllique de la femme au foyer. Avant de récolter les légumes du jardin il a fallu passer des heures à y travailler et si les unions duraient plus dans le passé, cela ne signifie nullement qu'elles étaient synonymes de bonheur (ni pour l'un, ni pour l'autre, soit dit en passant).

Pour autant, ce texte n'est pas totalement exempt de certaines vérités, à mes yeux tout au moins:

1°/ Le statut de la femme au foyer a été dévalorisé au point qu'il donne une image de gourde ou de feignante aux femmes "inactives". Pourtant un foyer bien tenu est le fondement d'un couple harmonieux et même si certaines tâches ménagères peuvent être confiées à un prestataire extérieur, ce dernier ne remplacera jamais la "maitresse de maison". Il pourra rendre votre demeure propre et ordonnée, mais jamais chaleureuse. Toutes choses égales par ailleurs, un homme préfèrera de loin une femme sachant mitonner un petit plat plutôt qu'une dirigeante over-bookée.

2°/Les rôles respectifs des hommes et des femmes se sont sérieusement compliqués au fur et à mesure de l'émancipation de ces dernières. Pour reprendre les usages de la novlangue actuellement en vigueur, c'est une situation perdant-perdant. En reproduisant les comportements masculins, les femmes en ont aussi récupéré les tares. Leur consommation d'alcool et surtout de tabac tend à se rapprocher de celle des hommes avec les conséquences fâcheuses que cela implique. Un effet du stress?

Au-delà d'un effet néfaste sur leur santé, les femmes actives ont aussi découvert une conséquence inattendue liée à leur nouveau statut: la difficulté à trouver un partenaire.

Ce petit dialogue entre "Executive Woman" (E.W.) et "Sexy Friend" (S.F.) au bord de la piscine vient illustrer cette difficulté. Je ne vous dis pas qui est E.G, vous trouverez facilement:

(NB: Spécialement pour GCM: tu peux agrandir les images en cliquant dessus.)

E.W: Pete ne m'a pas appelée. J'ai été bonne et gentille avec lui mais ça n'a pas marché. Ça n'a pas marché non plus avec les autres hommes que j'ai appréciés et voulu rencontrer récemment.
S.F: Je crois que tu sais ce qu'est ton problème. Une fois que l'homme de ton rendez-vous se rend compte que tu es une dirigeante qui gagne plus de 250.000 par an, ils arrêtent de te voir.
(E.G: Oui, je sais, la phrase part au singulier pour finir au pluriel...)

S.F: Les hommes semble être effrayés par les femmes de pouvoir. J'imagine que cela les fait se sentir impuissant dans la relation.
E.W: C'est vrai et il n'y a pas besoin d'aller aussi loin. Une fois qu'ils voient ma Mercedes Benz, je n'entends plus jamais parler d'eux.

E.W: Si tu les surpasses, ils commencent à ressentir comme un dysfonctionnement, comme si la relation était une bataille entre deux partenaires. Une bataille qu'ils ressentent perdue dès le départ.
S.F: J'imagine que s'ils sentent qu'ils sont les pourvoyeurs principaux et qu'ils ont le contrôle de leurs familles, alors ils sentent qu'ils ont le contrôle de leurs vies.


E.W: C'est stupéfiant comme notre système limbique, ou cerveau mammifère, contrôle notre cortex et domine notre pensée rationnelle encore de nos jours. Je ne sais plus quoi faire.
S.F: Et bien tu ferais mieux d'acheter une voiture plus datée, de porter des vêtements de responsable moins chers sans perdre ton coté sexy. Dis leur aussi que le rôle que tu joues dans ta compagnie n'est pas si important. Rends-toi plus dépendante sans perdre ton autonomie. Avec le temps ils se sentiront plus sûrs avec toi et leur cerveau primitif arrêtera de se sentir menacé et commencera à voir la situation sous une perspective différente. S'ils sentent que tu les respectes et que tu ne vas pas les quitter parce qu'ils font moins d'argent et aussi que tu les soutiens dans leurs décisions de vie, leur cerveau de chimpanzé se sentira rassuré, serein et ils arrêteront le combat ou les tentatives de fuite.

(E.G: Je t'en foutrai moi des cerveaux de chimpanzé. Allez hop, la soupe servie chaude et à l'heure… et en guêpière et talons hauts!)

Monologue de la femme libérée

Dernièrement, j'ai reçue d'une amie madrilène un texte intitulé "Monólogo de la mujer liberada". Le texte, censé avoir été écrit par une femme, m'a amusé et donné à réfléchir mais j'aurais bien voulu connaître l'identité de son auteur, ne serait-ce que pour vérifier s'il s'agit (comme je le pense) d'un auteur ou effectivement, d'une auteure. Ce genre de texte circule sur internet, colporté d'une adresse mail à plusieurs autres, repris et modifié sur différents blogs hispanophones, mais il ne m'a pas été possible d'en retrouver la source. Au cours de mes recherches chez mon ami Google, j'ai ainsi pu lire différents commentaires approuvant ou condamnant ce texte. Dans tous les cas, les positions étaient plutôt tranchées et je me demandais ce que pourrait être la réaction de lecteurs francophones.

Le blog sur lequel j'ai retrouvé la trace la plus ancienne est celui-ci. Le texte publié le 28 décembre 2006 est déjà différent de celui reçu de cette amie. Le blogueur n'en revendique pas la paternité et affirme ne pas en connaitre l'auteur(e), lui non plus.

N'en ayant trouvé aucune trace en français, je l'ai donc traduis. N'hésitez pas à le copier et à le retransmettre. Si un jour il me revient par le biais d'un mail, colporté et modifié à son tour, je saurai au moins qui est l'auteur de la version française originale.


"Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile..."


Il est 6 heures du matin. Le réveil n'arrête pas de sonner et n'ai même pas assez de forces pour le jeter contre le mur. Je suis vidée. Je ne voudrais pas devoir aller au travail aujourd'hui, je veux rester à la maison, à cuisiner, à écouter de la musique, à chanter, etc. Si j'avais un chien, je le promènerais aux alentours. Tout, plutôt que sortir du lit, mettre la première et devoir mettre le cerveau en marche.

J'aimerais savoir qui fut l'imbécile sorcière, la matrice des féministes, qui a eu la "grande idée" de revendiquer les droits de la femme, et pourquoi l'a-t-elle fait pour nous, qui sommes nées après elle.

Tout était tellement bien du temps de nos grands-mères! Elles passaient toute la journée en brodant, en échangeant des recettes avec leurs amies, s'enseignant mutuellement les secrets des arômes, les astuces, les remèdes faits maison, en lisant les bons livres de la bibliothèque de leurs maris, en décorant la maison, en repiquant des arbustes, en plantant des fleurs, en récoltant les légumes du potager et en éduquant leurs enfants. La vie était un grand cours de loisirs créatifs, de médecine alternative et de cuisine.

Mieux encore par la suite, nous avons eu nos auxiliaires. Sont arrivés le téléphone, les feuilletons, la pilule, les galeries marchandes, la carte de crédit,… et maintenant Internet!

Combien d'heures de paix, de distraction et de réalisation personnelle nous a apporté la technologie! Jusqu'à ce qu'une dinde (laquelle, à première vue, n'aimait pas le port du corset) vienne contaminer avec des idées bizarres sur le thème "conquérons notre espace", plusieurs autres rebelles inconséquentes.

Mais quel espace nom d'un chien?! Si nous avions déjà la maison complète!!! Tout le quartier était à nous, le monde était à nos pieds!!!


Je ne savais pas trop comment traduire "corpiño" alors j'ai cherché des images


Nous avions la domination complète sur les hommes ; ils dépendaient de nous pour manger, s'habiller et pour se faire bien voir de leurs amis. Et maintenant, où diable sont-ils? Maintenant ils sont égarés, ils ne savent pas quel rôle ils tiennent dans la société, nous fuient comme le diable fuit la croix. Cette petite plaisanterie, cette mauvaise blague, a fini par nous écraser de devoirs. Et le pire de tout, a fini par nous jeter dans le cachot de la solitude chronique aiguë.

Anciennement, les unions duraient pour toujours. Pourquoi, dites moi pourquoi, un sexe qui jouissait du meilleur, qui avait juste besoin d'être fragile et de se laisser guider par la vie, a-t-il commencé à concurrencer les mâles ? À qui diable est-ce passé par la tête?

Regardez la taille de leurs biceps et regardez la taille des nôtres. C'était très clair, cela n'allait pas bien se terminer!!!

Je ne supporte plus d'être assujetties au rituel quotidien d'être maigre comme un manche à balai, mais avec des seins et un cul bien fermes, pour lesquels je dois me tuer au gymnase, en plus de mourir de faim, me tartiner de crèmes hydratantes, antirides, souffrir du complexe du vieux radiateur en prenant de l'eau à toutes heures, ainsi que les autres armes pour ne pas tomber vaincue par la vieillesse

Me maquiller impeccablement chaque matin, depuis le visage jusqu'au décolleté, avoir les cheveux impeccables et rester à jour avec ma coloration, car les mèches grises sont pires que la lèpre, bien choisir mes vêtements, mes chaussures et les accessoires, qu'il n'advienne pas que je ne sois pas présentable pour cette réunion de travail.

Non, ce n'est pas tout : devoir décider quel parfum s'accorde avec mon humeur, ou devoir sortir en courant pour rester coincée dans les embouteillages et avoir à résoudre la moitié des choses par le biais de mon mobile, courir le risque d'être agressée, de mourir percutée par un minibus ou un motocycliste, m'installer toute la journée face au PC en travaillant comme une esclave (moderne, évidemment), avec un téléphone à l'oreille tout en résolvant des problèmes, les uns derrière les autres, qui en outre, ne sont pas mes problèmes!

Et tout cela pour sortir avec les yeux rougis (par l'écran, évidemment, parce que pour les chagrins d'amour il n'y a plus de temps). Et dire que nous avions tout harmonisé!!!

Nous payons le prix pour être toujours en forme, sans rides, épilées, souriantes, parfumées, avec nos ongles parfaits. Et sans parler du CV impeccable, rempli de diplômes, doctorats et spécialités.

Nous nous sommes transformées en "superwomen",… mais nous continuons de gagner moins qu'eux et, de toute façon, ils nous donnent des ordres !!! N'était-ce pas mieux, beaucoup mieux, de continuer à tricoter dans le rocking-chair?

Ça suffit !!! Je veux que quelqu'un me tienne la porte pour que je puisse passer, qu'il rapproche la chaise quand je vais m'asseoir, qu'il m'envoie des fleurs, des billets doux avec des poésies, et qu'il joue des sérénades sous ma fenêtre. Si nous savions déjà que nous avions un cerveau et que nous pouvions l'utiliser, pourquoi a-t-il fallu le leur démontrer?

Ah, mon dieu!!! Il est 6 heures 30 et je dois me lever. Qu'il est froid cet immense lit de solitaire! Je veux qu'un petit mari arrive du travail, s'asseye dans le sofa et me dise : "Mon amour, m'apporterais-tu un whisky, s'il te plaît?" ou "Qu'y-a-t-il pour dîner?". Parce que j'ai découvert qu'il est bien meilleur de lui servir un dîner fait maison plutôt que m'étouffer avec un sandwich et un coca-cola light tout en terminant le travail ramené à la maison.

Vous pensez que je blague ? Non, mes chères collègues, intelligentes, réalisées, "libérées",…et gourdes abandonnées!!! Je parle très sérieusement. J'abdique de mon poste de femme "libérée" ou moderne.

Quelqu'un d'autre me rejoint?