dimanche 12 décembre 2010

Monologue de la femme libérée

Dernièrement, j'ai reçue d'une amie madrilène un texte intitulé "Monólogo de la mujer liberada". Le texte, censé avoir été écrit par une femme, m'a amusé et donné à réfléchir mais j'aurais bien voulu connaître l'identité de son auteur, ne serait-ce que pour vérifier s'il s'agit (comme je le pense) d'un auteur ou effectivement, d'une auteure. Ce genre de texte circule sur internet, colporté d'une adresse mail à plusieurs autres, repris et modifié sur différents blogs hispanophones, mais il ne m'a pas été possible d'en retrouver la source. Au cours de mes recherches chez mon ami Google, j'ai ainsi pu lire différents commentaires approuvant ou condamnant ce texte. Dans tous les cas, les positions étaient plutôt tranchées et je me demandais ce que pourrait être la réaction de lecteurs francophones.

Le blog sur lequel j'ai retrouvé la trace la plus ancienne est celui-ci. Le texte publié le 28 décembre 2006 est déjà différent de celui reçu de cette amie. Le blogueur n'en revendique pas la paternité et affirme ne pas en connaitre l'auteur(e), lui non plus.

N'en ayant trouvé aucune trace en français, je l'ai donc traduis. N'hésitez pas à le copier et à le retransmettre. Si un jour il me revient par le biais d'un mail, colporté et modifié à son tour, je saurai au moins qui est l'auteur de la version française originale.


"Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile..."


Il est 6 heures du matin. Le réveil n'arrête pas de sonner et n'ai même pas assez de forces pour le jeter contre le mur. Je suis vidée. Je ne voudrais pas devoir aller au travail aujourd'hui, je veux rester à la maison, à cuisiner, à écouter de la musique, à chanter, etc. Si j'avais un chien, je le promènerais aux alentours. Tout, plutôt que sortir du lit, mettre la première et devoir mettre le cerveau en marche.

J'aimerais savoir qui fut l'imbécile sorcière, la matrice des féministes, qui a eu la "grande idée" de revendiquer les droits de la femme, et pourquoi l'a-t-elle fait pour nous, qui sommes nées après elle.

Tout était tellement bien du temps de nos grands-mères! Elles passaient toute la journée en brodant, en échangeant des recettes avec leurs amies, s'enseignant mutuellement les secrets des arômes, les astuces, les remèdes faits maison, en lisant les bons livres de la bibliothèque de leurs maris, en décorant la maison, en repiquant des arbustes, en plantant des fleurs, en récoltant les légumes du potager et en éduquant leurs enfants. La vie était un grand cours de loisirs créatifs, de médecine alternative et de cuisine.

Mieux encore par la suite, nous avons eu nos auxiliaires. Sont arrivés le téléphone, les feuilletons, la pilule, les galeries marchandes, la carte de crédit,… et maintenant Internet!

Combien d'heures de paix, de distraction et de réalisation personnelle nous a apporté la technologie! Jusqu'à ce qu'une dinde (laquelle, à première vue, n'aimait pas le port du corset) vienne contaminer avec des idées bizarres sur le thème "conquérons notre espace", plusieurs autres rebelles inconséquentes.

Mais quel espace nom d'un chien?! Si nous avions déjà la maison complète!!! Tout le quartier était à nous, le monde était à nos pieds!!!


Je ne savais pas trop comment traduire "corpiño" alors j'ai cherché des images


Nous avions la domination complète sur les hommes ; ils dépendaient de nous pour manger, s'habiller et pour se faire bien voir de leurs amis. Et maintenant, où diable sont-ils? Maintenant ils sont égarés, ils ne savent pas quel rôle ils tiennent dans la société, nous fuient comme le diable fuit la croix. Cette petite plaisanterie, cette mauvaise blague, a fini par nous écraser de devoirs. Et le pire de tout, a fini par nous jeter dans le cachot de la solitude chronique aiguë.

Anciennement, les unions duraient pour toujours. Pourquoi, dites moi pourquoi, un sexe qui jouissait du meilleur, qui avait juste besoin d'être fragile et de se laisser guider par la vie, a-t-il commencé à concurrencer les mâles ? À qui diable est-ce passé par la tête?

Regardez la taille de leurs biceps et regardez la taille des nôtres. C'était très clair, cela n'allait pas bien se terminer!!!

Je ne supporte plus d'être assujetties au rituel quotidien d'être maigre comme un manche à balai, mais avec des seins et un cul bien fermes, pour lesquels je dois me tuer au gymnase, en plus de mourir de faim, me tartiner de crèmes hydratantes, antirides, souffrir du complexe du vieux radiateur en prenant de l'eau à toutes heures, ainsi que les autres armes pour ne pas tomber vaincue par la vieillesse

Me maquiller impeccablement chaque matin, depuis le visage jusqu'au décolleté, avoir les cheveux impeccables et rester à jour avec ma coloration, car les mèches grises sont pires que la lèpre, bien choisir mes vêtements, mes chaussures et les accessoires, qu'il n'advienne pas que je ne sois pas présentable pour cette réunion de travail.

Non, ce n'est pas tout : devoir décider quel parfum s'accorde avec mon humeur, ou devoir sortir en courant pour rester coincée dans les embouteillages et avoir à résoudre la moitié des choses par le biais de mon mobile, courir le risque d'être agressée, de mourir percutée par un minibus ou un motocycliste, m'installer toute la journée face au PC en travaillant comme une esclave (moderne, évidemment), avec un téléphone à l'oreille tout en résolvant des problèmes, les uns derrière les autres, qui en outre, ne sont pas mes problèmes!

Et tout cela pour sortir avec les yeux rougis (par l'écran, évidemment, parce que pour les chagrins d'amour il n'y a plus de temps). Et dire que nous avions tout harmonisé!!!

Nous payons le prix pour être toujours en forme, sans rides, épilées, souriantes, parfumées, avec nos ongles parfaits. Et sans parler du CV impeccable, rempli de diplômes, doctorats et spécialités.

Nous nous sommes transformées en "superwomen",… mais nous continuons de gagner moins qu'eux et, de toute façon, ils nous donnent des ordres !!! N'était-ce pas mieux, beaucoup mieux, de continuer à tricoter dans le rocking-chair?

Ça suffit !!! Je veux que quelqu'un me tienne la porte pour que je puisse passer, qu'il rapproche la chaise quand je vais m'asseoir, qu'il m'envoie des fleurs, des billets doux avec des poésies, et qu'il joue des sérénades sous ma fenêtre. Si nous savions déjà que nous avions un cerveau et que nous pouvions l'utiliser, pourquoi a-t-il fallu le leur démontrer?

Ah, mon dieu!!! Il est 6 heures 30 et je dois me lever. Qu'il est froid cet immense lit de solitaire! Je veux qu'un petit mari arrive du travail, s'asseye dans le sofa et me dise : "Mon amour, m'apporterais-tu un whisky, s'il te plaît?" ou "Qu'y-a-t-il pour dîner?". Parce que j'ai découvert qu'il est bien meilleur de lui servir un dîner fait maison plutôt que m'étouffer avec un sandwich et un coca-cola light tout en terminant le travail ramené à la maison.

Vous pensez que je blague ? Non, mes chères collègues, intelligentes, réalisées, "libérées",…et gourdes abandonnées!!! Je parle très sérieusement. J'abdique de mon poste de femme "libérée" ou moderne.

Quelqu'un d'autre me rejoint?

4 commentaires:

V. a dit…

C'est une impression ou c'est un ramassis de clichés ce texte ?
Avant les femmes n'avaient aucun droit, maintenant on n'est peut être passé de l'autre côté du cheval, en tout cas dans nos contrées, pour autant, personne n'oblige une femme à s'infliger tout ce qui est écrit dans ce texte.

Donc, quand j'écris ramassis de clichés, je reste polie...

Sinon vous allez bien ? :o)

El Gringo a dit…

Dites le carrément, c'est un ramassis de conneries? :-)

Il faut reconnaitre que c'est très subjectif mais pas entièrement dénué de vérité. Voir mon article suivant sur le sujet.

Anonyme a dit…

Effectivement beaucoup de femmes se mettent au 4/5ème pour échapper à une vie professionnelle par trop envahissante, tueuse d'amour et de bien d'autres choses.

La misandrie est un sujet qui m'intéresse. Seriez-vous d'accord pour que l'on se parler au téléphone de ce sujet ?

Alexis - 06 73 12 40 07

El Gringo a dit…

@Alexis

Merci pour votre commentaire mais sans vouloir vous blesser, je ne tiens pas particulièrement à discuter de ce sujet par téléphone. Si quelqu'un vous appelle à ce sujet, ce ne sera donc pas moi.